Présentez-nous votre entreprise (secteur, activité, clients) ?

Back Market est la première place de marché qui permet aux consommateurs d’accéder à des milliers de produits électriques et électroniques reconditionnés, par des professionnels contrôlés. La plateforme est commercialement présente dans 15 pays et compte environ 5 000 000 de clients depuis sa création.

Quelle est votre définition de la « Durabilité » ?

Vaste question! Si on prend la définition classique, la durabilité c’est ce qui permet d’assurer la pérennité, sous-entendu de notre environnement et de nos sociétés. Chez Back Market, notre conception de la durabilité va plus loin, elle s’incarne à travers notre volonté d’avoir un impact positif sur la planète et la société.

Comment votre entreprise contribue concrètement à la durabilité des produits/ services ?

Le reconditionnement est en soi le prolongement de la durée de vie des produits et donc l’amélioration de leur durabilité. En facilitant l’accès aux produits électriques et électroniques reconditionnés au plus grand nombre, nous contribuons à améliorer l’empreinte environnementale du secteur numérique notamment, en réduisant la pression sur les ressources naturelles et en limitant l’émission de gaz à effet de serre. Et c’est cet impact positif que nous allons chercher à travers notre activité.

Quels sont vos enjeux majeurs actuels sur ces sujets ?

Notre principal enjeu est de rendre le reconditionné encore plus attractif et de renforcer la confiance des consommateurs dans ces produits. Nous travaillons sans relâche à offrir aux consommateurs une expérience proche du neuf. Un de nos moto est qu’il ne doit pas y avoir de raison factuelle d’acheter du neuf. Nous offrons du choix, des garanties, de la qualité, des services.
Mais il reste encore du chemin à parcourir pour transformer les habitudes de consommation. Notre conviction, c’est que ce changement doit passer par la réassurance des consommateurs, via la qualité et les garanties apportées sur le produit, mais aussi par l’amélioration de la désirabilité des produits recondtionnés, qui doivent être accessibles et « cools » à la fois.
L’amélioration du modèle économique du reconditionnement est également clé. C’est aujourd’hui une activité difficile à rentabiliser, les clients ayant des attentes très précises en terme de prix. Nous travaillons donc activement à améliorer le modèle des professionnels avec lequels nous travaillons, notamment en leur proposant des services destinés à faciliter leur travail. Nous tentons aussi de pousser les législateurs dans la bonne direction. Cela passe par exemple par le fait de donner l’accès aux reconditionneurs et aux réparateurs aux pièces détachées d’origine à des tarifs acceptables, par le partage d’information sur les produits, ou par la création de formations qualifiantes. Nous sommes persuadés que le reconditionnement porte en lui un magnifique pouvoir de réindustrialisation et de création d’emplois locaux, qu’il faut que les pouvoirs public saisissent.

Quel est votre avis sur le nouveau cadre législatif et réglementaire (loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire, etc.) ?

La loi AGEC et la proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique ont le mérite de faire de la France un pays pionnier en matière de réglementation visant l’allongement de la durée de vie des terminaux. Elles portent en elles des avancées significatives, comme l’accès non discriminatoire des réparateurs aux pièces détachées ou l’indice de réparabilité. Nous regrettons cependant que ces législations manquent parfois d’ambition, voire soient contreproductives comme sur le sujet de l’application de la copie privée au recondtionné, qui risque de tuer la filière des reconditionneurs français.
Nous voyons aussi d’un très bon oeil les annonces faites à Bruxelles, notamment dans le cadre de la sustanable product initative et du circular economy action plan. La réglementation européenne a le pouvoir de booster le reconditionnement et d’en faire vraie une filière d’avenir.

Quelles sont vos sources d’inspiration/ exemples emblématiques en matière de durabilité ?

Bien sûr il est difficile de ne pas citer Patagonia qui s’est imposé comme leader dans l’utilisation de matériaux recyclés mais aussi dans la revalorisation des vêtements de seconde main. Plus proche de nous il y a l’entreprise Fairphone, avec qui nous avons un partenariat, qui a prouvé qu’il était possible de repenser totalement la conception mais aussi la production des téléphones, montrant que l’obsolescence programmée n’était ni souhaitable ni nécessaire. Il y a évidemment Veja, devenue une marque incontournable, qui a imposé assez tôt une façon différente de faire du business. Pour faire simple, ce qui nous inspire ce sont ces entreprises qui ont montré que profitabilité et durabilité n’étaient pas des concepts antagonistes, bien au contraire, et qui l’ont fait en changeant les règles du jeu alors que tout le monde pensait que c’était impossible de faire différemment.