Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

Arpa Cooking est un spécialiste français de l’ingénierie et de la fabrication OEM d’appareils de cuisson électrique (tables de cuisson, hottes, fours outdoor, modèles connectés), destinés à plus de 200 marques internationales. Basée à Niedermodern, en Alsace, l’entreprise fonctionne comme une véritable « usine à la demande », combinant études de marché, conception sur mesure, assemblage et gestion de la supply chain.

Près de 70 % de notre production est exportée, en Europe et au-delà, ce qui témoigne de notre rayonnement international. Notre approche repose sur la co‑création avec nos clients, en plaçant l’utilisateur final au cœur de l’innovation. Nous portons un engagement fort en matière de durabilité : écoconception, réparabilité et qualité sont intégrées dès les phases amont afin de réduire l’impact environnemental et de prolonger la durée de vie des produits.

La « durabilité », qu’est-ce que cela signifie pour vous personnellement et dans votre
parcours professionnel ?

Pour moi, la durabilité consiste à créer une valeur pérenne, en conciliant performance économique, respect des ressources et attention portée aux personnes. C’est un enjeu en forte progression en France et en Europe, notamment autour de la réparabilité et de l’économie circulaire, porté par des acteurs engagés du secteur ainsi que par des associations comme HOP.

Sur le plan personnel, cette notion influence de plus en plus mes choix de consommation. Même si je reconnais pouvoir encore me laisser influencer par le marketing des marques — sans doute quelques réflexes hérités de mes expériences professionnelles passées — cette sensibilité fait aujourd’hui partie intégrante de ma manière de réfléchir et de consommer.

Sur le plan professionnel, mon arrivée chez Arpa a marqué mon premier contact avec l’industrie et m’a permis de mesurer concrètement les enjeux de durabilité. J’ai été particulièrement sensible à la volonté de l’entreprise de jouer un rôle actif, en tant qu’intégrateur, pour faciliter la réparabilité des équipements et prolonger leur durée de vie, tout en conciliant les attentes du consommateur final, de nos partenaires et de nos fournisseurs.

Comment cela s’incarne-t-il dans votre entreprise et notamment sur les enjeux de fabrication et de distribution ? 

Nous intervenons sur des catégories de produits par nature « durables » : on ne renouvelle pas sa cuisine ou son électroménager chaque année. La durée de vie des appareils peut ainsi atteindre 10 ans ou plus.

En tant qu’intégrateurs, nous utilisons majoritairement des composants « génériques ». Notre savoir‑faire repose sur l’optimisation de la conception, en particulier des méthodes de montage et de démontage, afin de rendre la réparation économiquement viable pour les marques comme pour les consommateurs.

Nous accompagnons également nos clients à travers des formations, des outils d’aide au diagnostic et un accès facilité aux pièces détachées, afin de garantir des réparations rapides et efficaces. Enfin, nous travaillons en étroite collaboration avec nos fournisseurs pour intégrer la durabilité et la réparabilité dès la conception des composants.

Quels sont vos enjeux majeurs actuels sur ces sujets ?

Nos enjeux en matière de durabilité se situent à plusieurs niveaux. Nous devons tout d’abord répondre à une demande croissante pour des appareils à faible coût, dans un marché très concurrentiel, notamment face aux produits asiatiques.

Par ailleurs, certains composants électroniques ou verre vitro céramique par exemple, présentent des contraintes techniques et financières pouvant limiter la réparabilité. Nous travaillons donc étroitement avec nos fournisseurs pour faire évoluer les solutions existantes.

Enfin, l’accompagnement de nos clients reste un enjeu clé : nous les aidons à optimiser leur service après‑vente et la gestion des réparations hors garantie afin de proposer une offre de service durable et compétitive.

Le cadre réglementaire sur la durabilité des produits est-il suffisant selon vous ?

Le cadre réglementaire a fortement évolué ces dix dernières années, avec notamment la loi AGEC, l’introduction de l’indice de réparabilité ou encore le lancement du bonus réparation, qui en est encore à ses débuts.

Il reste néanmoins des aspects à renforcer pour soutenir pleinement le développement de l’économie circulaire. Ce sont des sujets complexes qui nécessitent du temps. Selon moi, il est essentiel d’analyser les impacts des actions déjà mises en place, afin de s’assurer qu’elles répondent réellement aux besoins et de pouvoir les ajuster en cas de dérives. Un premier bilan est donc important, pour pouvoir envisager de nouvelles mesures pour poursuivre la dynamique.

Ce qui est certain, c’est que la présence d’acteurs comme HOP est essentielle : ils contribuent à faire émerger les initiatives et veillent à ce qu’elles progressent !

Ce sera quoi une économie durable en 2050 ?

L’économie évolue aujourd’hui à double vitesse, entre le développement de modèles de type fast fashion ou fast tech et une volonté croissante de promouvoir des modèles plus durables et circulaires.

L’avenir dépendra largement de la prise de conscience collective. Chacun a un rôle à jouer, au sein des entreprises comme dans ses habitudes de consommation. Le véritable défi sera de concilier ces objectifs de durabilité avec les contraintes économiques des ménages, afin de construire une économie responsable et accessible à tous.

Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre le Club de la Durabilité ?  

Rejoindre le Club de la Durabilité représente pour nous une manière concrète d’être acteurs du changement, à la fois dans notre quotidien et au sein d’un écosystème plus large. Cette démarche renforce la sensibilisation de nos équipes et nous permet de partager les réalités et contraintes spécifiques de notre rôle d’intégrateur, tout en co-construisant avec les autres membres des idées et des solutions pour demain.

C’est également l’opportunité de créer des liens entre l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur et de réfléchir collectivement à des solutions innovantes et cohérentes. En ce sens, cette démarche fait écho à notre pratique de la co-conception avec nos clients : collaborer pour imaginer ensemble des solutions qui ont du sens.